Gardiennage : Hausses de salaires et des budgets clients, entre incrédulité, stratégie de marché, bras de fer et réalités sociales à venir

Le communiqué de presse des syndicats patronaux du mardi 16 février 2022

Une annonce fracassante qui laisse le marché sans réaction 

C’était attendu, annoncé et même signé depuis 2019, mais personne ne semblait réellement y croire. La période pandémie, l’habitude de ne pas voir grand-chose bouger et d’entendre à peu près les mêmes analyses de la situation, personne ou presque ne s’attendait vraiment à une confirmation écrite de très fortes hausses de rémunérations proposées de manière aussi concrète par les syndicats d’employeurs.

Bien entendu, les syndicats de salariés ne peuvent que récuser certaines voies choisies pour cela, notamment la remise en cause de l’ancienneté qui cause pourtant des ravages sociaux dans les opérations de transfert de personnel.

Cependant, le texte proposé en ouverture des NAO 2022 arrive à la fois très tôt dans le processus et de manière très forte en ce qui concerne les hausses proposées, ce qui laisse à penser à notre regard d’expert que la probabilité pour qu’une mise en place effective au 1er janvier 2023 soit réelle.

C’est dans ce contexte que la profession a accueilli ce potentiel tsunami…et le peu de réactions affichées ou réellement exprimées illustre l’ampleur des questions et interrogations que provoque le sujet !

Stratégie de concentration forcée ou réalité socio-économique d’un secteur à bout de souffle ?

De semblables tentatives avaient conduit par le passé à une scission des organisations syndicales patronales. En 2003, soit il y a presque 20 ans, une tentative de forte hausse des salaires accompagnée de renforcements règlementaires en formation avait été repoussée par le marché et par les entrepreneurs, conscients de leur incapacité à répercuter correctement ces hausses de couts directs à leurs clients, et provocant un risque de voir des marges brutes faibles devenir fortement négatives.

Mais la période est différente.

 On ne parle aujourd’hui que de pénurie de main d’œuvre et de marque employeur, dans un contexte ou d’autres professions de services ont également forcé le passage vers des salaires décollés du SMIC.

Est-ce une stratégie orchestrée pour tenter d’assainir, concentrer et transformer le marché ? ou bien les entreprises sont elles devant un mur si haut et si épais que de toutes façons elles n’ont plus le choix que de se lancer dans l’inconnu… ?

Qui peut prédire ce qui va se passer ?

Malgré plus de 20 années d’expériences et une connaissance experte de tous ces sujets, il est bien difficile de prédire de manière simple et compréhensible ce qui va ou risque de se passer.

Tout d’abord, sur les hausses elles-mêmes et leurs effets sur les comptes des entreprises et les budgets clients. Même si les conditions qui commencent à se négocier diffèrent de ce qui sera réellement signé et étendu par le ministère, il y a fort à parier que les salariés et les syndicats ne laisseront pas passer une telle opportunité.

 Le taux global ou le cumul de ses équivalents sera sans nul doute proche de ce qui avait été signé et annoncé : autour de 10% ?

A cela s’ajoutent les effets de surcouts liés à l’éloignement du SMIC qui impactent les allègements de charges mis en place lors des 35H, confirmés et ajustés par les gouvernants suivants de droite comme de gauche. Aujourd’hui, on peut sérieusement douter d’un accompagnement financier de l’état sur ces hausses de charges salariales, en sortie de Covid et du quoi qu’il en coute.

Tout ceci veut dire qu’il faut réellement s’attendre à voir les équilibres économiques de la majorité des contrats clients mis en cause, de même que les budgets prévisionnels sécurité de ces derniers qui devront s’envoler de près de 15%... !!!

Les entreprises de leur coté n’auront pas vraiment de choix : passer le mieux possible ces indexations et se poser les bonnes questions sur leur modèle économique.

Anticiper, s’organiser, et définir la meilleure stratégie d’actions : clients comme prestataires

La communication formelle et informelle va s’intensifier au fur et à mesure de l’avancement des discussions sociales, ce qui va permettre de mieux savoir quel va être l’atterrissage à travailler.

Dans tous les cas, il va falloir connaitre très précisément de quoi on parle, et détailler à la fois les dispositifs, les profils des agents, les organisations, les saisonnalités éventuelles…pour cela, il existe des méthodes éprouvées qui utilisent des logiciels experts que l’on peut mettre en œuvre aussi bien pour le gardiennage que pour la sécurité ou la sureté aéroportuaire.

Pour les clients comme pour les entreprises, ce sera potentiellement une occasion de faire de vrais bilans et de rechercher des solutions.

Enfin et cela va devenir de plus en plus essentiel, les optimisations opérationnelles liées à des organisations mixant sécurité humaine, vidéo, équipements technologiques, PC de contrôle, missionnements d’équipes mobiles, de robots… tout cela organisé et piloté avec des systèmes d’Hypervision et des reportings efficaces qui vont solliciter les bureaux d’études pour créer et produire la sécurité de demain.

Peut-être avec moins d’hommes proportionnellement…mais toujours sur un marché en croissance.

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